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çois, vint en habit de cardinal en la grande église de Paris, prendre de la main du nonce le chapeau rouge que le Pape lui avoit envoyé; le tout avec grand ap­parat et somptuosité, sans laquelle les cardinalats se­roient fort peu de chose.
Le lundy 7 juillet, M. le duc partit de la ville dc Verneuil sur la minuit, accompagné de Bussy, La Ro­cheguyon et autres, au nombre de dix; vint passer la Seine à La Rocheguyon, et sur chevaux de relais se rendit en deux jours à Bapaume, et de là à Mons, où il fut bien reçu.
Peu de jours après, Renaud de Beaulne (0, son chancelier, vint à Paris pour recouvrement de deniers. A quoy le Roy lui fit toutes faveurs possibles, faisant deffenses à tous les notaires de Paris de recevoir au­cuns contrats de constitution de rente, sur peine de nullité ; et enjoignant à tous ceux qui auroient de l'ar­gent à bailler à rente, de le porter au receveur de la ville, qui leur en feroit rente au denier douze. Il me­noit ordinairement avec lui dans son coche promener ledit seigneur de Mandes : ce qui ne s'accordoit gueres avec les garnisons qu'il avoit mises sur la riviere pour empêcher le passage des gens de Monsieur, et ce qui faisoit croire à plusieurs, même à l'Espagnol, qu'il y avoit pour cette entreprise intelligence entre le Roy et M. le duc (»).
(-) De Beaulne : fils de Guillaume de Beaune, seigneur de Sam­blançay. Il étoit alors évéque de Mende, avoit été conseiller et pré­sident au parlement, et fut depuis archevèque de Bourges et de Sent, grand aumônier de France, et commandeur de l'ordre du Saint-Es­prit. (-J Intelligence entre le Rojr et M. le dûe : Henri iii , sollicité par la Reine mère, lui promit à la vérité de l'aider dans cette entreprise ; mais les effets ne répondirent pas aux promesses.